Allison et Carolina: une autre perspective sur l’éducation

Récemment, nous avons eu la chance de faire une entrevue avec Carolina Vidal Rodrigiez et Allison Quintana Paez, des étudiantes de cinquième secondaire qui ont recommencé leur vie ici, au Québec. Le but de cette entrevue était de voir plus en détails comment c’est d’arriver dans une nouvelle école, avec un système différent et une langue étrangère. Et aussi nous parler de leur vie avant le Québec.

-D’où venez-vous ?

Carolina: Arizona (USA).

Allison: Colombie.

Quand êtes-vous arrivés ?

Carolina: L’année passée aux alentours du 14 juin.

Allison: Le 2 d’août  2016.

Y avait-il une raison particulière ?

Carolina: Et bien, nous avions beaucoup de problèmes à la maison à cause de l’immigration, c’était notre plus grande peur. En plus, le patron de mon père est ici, et il est de la famille c’était donc plus convenable de venir ici.

Alison: Bien, c’est pas vraiment compliqué, c’est parce que ma mère s’est mariée avec un Québécois.

-Quel était le processus d’entrée ici?

Carolina: Au début, on ne savait pas comment faire parce que mes parents étaient illégaux aux États-Unis. Ils proviennent directement Mexique. Alors lorsque l’on a voulu venir ici, il fallait faire une demande au gouvernement du Canada. Pour cela, il fallait retourner au Mexique à cause de la nationalité de mes parents. On a rempli des formulaires avec nos avocats et nous avons ensuite repris un vol pour venir ici.

Allison: Ça a pris deux ans à ma mère pour avoir le visa de résidence permanente. Mais c’était vraiment compliqué parce qu’ils demandaient beaucoup de choses et il y avait souvent des problèmes. Et ça n’aidait pas qu’il y avait de nombreux préjugés sur les Colombiens avec la Mafia, etc.

Y a-t-il des différences entre les systèmes d’éducations d’ici et d’où vous venez ?

Carolina: Ah oui! Ils sont très différents. Par exemple, les horaires ici sont déjà planifiés sur neuf jours alors qu’en Arizona, nous avons un horaire pareil pour tous les jours de l’année. De plus, si vous avez 14 absences non-motivées, vous allez être envoyés devant le tribunal. C’est donc vraiment stricte là-bas. Les professeurs étaient aussi très précis sur ce qu’ils voulaient, alors qu’ici ils sont bien plus flexibles.

Allsion: Et bien en Colombie, c’est très différent puisque l’on a des cours soit le matin, soit l’après-midi. Les cours du matin commencent à 6 h et finissent à 12 h et les cours de l’après-midi débutent à 12h30 et se terminent à 18h30. Et il n’y a pas de pause durant ce temps. En plus de cela, l’année scolaire commence en janvier et se termine en novembre.

Préférez-vous le système ici ou de votre pays d’origine ?

Carolina: Ici! Les professeurs sont plus compréhensifs et sont là pour moi lorsque j’en ai de besoin. La mentalité des gens aussi est bien mieux ici. On n’est pas jugés sur notre apparence et sur qui on est. Alors qu’en Arizona, les gens sont plus hostiles.

Allison: Ici. Là-bas c’est trop exigeant. Il y avait bien plus de devoirs. Et puis avant, je ratais toujours mes mathématiques, mais depuis que je suis ici, j’ai de bien meilleures notes.

Y a-t-il des choses qui vous manquent de votre pays?

Carolina: Ma famille. Ma famille me manque beaucoup, puisque c’est une valeur très importante pour les Mexicains. C’est très difficile d’être parti sans mon frère et ma soeur qui ont déjà une vie aux États-Unis. Mes amis aussi me manquent.

Allison: Moi c’est plus mes amis, parce que j’avais quand même plus d’amis qu’ici. Et il y a aussi ma famille évidemment. Une chose que j’aimais beaucoup en Colombie et moins ici, c’est Noël. J’aimais vraiment fêter Noël parce que c’était amusant avec la famille dehors. Il faisait chaud et on allait avec les gens dans la rue, alors qu’ici, on fait juste rester dans la maison et rien faire.

Que préférez-vous du Québec ?

Carolina: Et bien, j’aime vraiment la nature. Et ici il y a beaucoup de choses à faire, alors qu’en Arizona on ne peut rien faire dehors.

Allison: Je dirais que je préfère la politique d’ici. Parce qu’en Colombie, c’est plein de corruption et ce n’est pas évident de se trouver un emploi. Je dirais aussi que l’éducation ici est meilleure.

Êtes-vous globalement heureuses de vivre ici?

Carolina: Je suis partagée parce que j’ai grandi là-bas, c’est mon « chez moi ». Mais en même temps, j’ai plus d’opportunités ici et ma vie sera globalement meilleure. Maintenant que je vis ici depuis un peu plus de temps, je trouve ça vraiment mieux ici.

Allison: Pour moi, ça dépend des jours, de mes émotions. Il y a des jours où j’ai vraiment envie d’y retourner parce que je pense à mes amis à la maison. Aussi avant, j’habitais en ville alors que maintenant je vis dans les bois. Je ne peux pas sortir aussi souvent qu’en Colombie parce que tout est loin de la maison. Mais je me dis que j’aime être ici à cause des lois et tout.

 

Un grand merci à Carolina et à Allison de nous avoir accordé cette entrevue. Nous espérons que cette entrevue vous a intéressée autant que nous.

Fait par Joshua Bilodeau et Malèna Castonguay.