La semaine de la persévérance scolaire 2018

On entend parler de la semaine de la persévérance scolaire depuis des années mais savez-vous exactement ce que cela veut dire? La persévérance scolaire vise à encourager la poursuite des études scolaires en vue d’un diplôme ou d’une qualification.

 

Voici quelques chiffres chocs qui peuvent nous faire un peu réfléchir:

Les impacts économiques du décrochage scolaire:
Une diminution marquée de l’espérance de vie de 7 ans;
1,7 fois plus de risques de faire partie de la population carcérale;
2,1 plus de chômage chez les personnes qui n’ont pas de diplôme;
Chez les « sans diplômes », nous notons une forte réduction de la participation aux différents espaces démocratiques. Le Québec scolaire en quelques chiffres

Nombre d’élèves au Québec :
424 156
Taux de décrochage scolaire en 2013-2014 pour le réseau public :
GARÇONS : 19,8 %
FILLES : 12,6 %
TOTAL : 16,2 %
Taux de diplomation après 7 ans, en 2015, pour le réseau public :
GARÇONS : 69,6 %
FILLES : 80,6 %
Total : 74,9%

Quels sont les genres de décrocher au Québec?

Les Discrets (40%)
Ils proviennent de milieux socioéconomiques plutôt défavorisés;
Ils aiment l’école et n’ont aucun problème de comportement;
Ils se disent engagés dans leur scolarisation;
Leur rendement scolaire est faible.

Les inadaptés (40%)
Ils se distinguent par leurs échecs scolaires;
Ils présentent des problèmes de comportement;
Ils ont des habitudes de vie néfastes et proviennent d’un milieu familial difficile.

Les désengagés (10%)
Ils ne présentent aucun problème de comportement et leurs résultats se situent dans la moyenne;
Ils se disent désengagés par rapport à leur scolarisation.

Les sous-performants (10%)
Ils sont désengagés et sont en situation d’échec à l’école
Ils ne présentent aucun problème de comportement.

Selon le Ministère de l’Éducation, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, le taux de décrochage aurait baissé de 7% en 14 ans. Sauf qu’en réalité cette information est fausse. Depuis le milieu des années 2000, le gouvernement a modifié sa façon de calculer le taux d’obtention du diplôme. Auparavant, on considérait seulement le diplôme d’études secondaires dans les statistiques, maintenant, le gouvernement inclut dans son calcul le taux de qualification. Avant 2007, tous ceux qui décrochaient avant le diplôme d’études secondaires traditionnel étaient considérées comme des décrocheurs aux yeux du Ministère de l’Éducation. À partir de 2007, le gouvernement a exclu tous les élèves ayant reçu une quelconque qualification de statistiques de décrocheurs. Donc, un élève qui a 18 ans, qui a un niveau de drançais de quatrième année et qui sort avec un métier semi-spécialisé, comme plongeur, sera calculé de la même manière et sur le même niveau qu’un autre qui sort avec ses mathématiques fortes, ses sciences fortes et son français de cinquième secondaire et qui s’en va dans le profil sciences au Cégep.

Entrevue avec Roxanne Boutin la conseillère en orientation à l’École secondaire de la Ruche en vue des Journées de la persévérance scolaire dans les écoles du Québec

Qu’est-ce que je pense de la persévérance scolaire au Québec?
En fait, il s’agit des journées de la persévérance, mais ça se déroule sur une semaine . C’est un moment à la mi-Février que nous choisissons de célébrer les efforts des élèves dans les écoles du Québec par des petits gestes simples , la tape dans le dos, les petits mots d’encouragement, une petite activité spéciale sur l’heure du midi, un certificat bravo qu’on remet aux élèves, ça peut être des grandes célébrations comme des petites choses. Dans le fond, c’est de souligner les efforts de chacun de ces élèves là parce qu’on sait que dans la période de la mi-février il a un petit creux et c’est pour ça qu’on a créé la semaine de relâche aussi, c’est pour se donner un petit répit parce que l’hiver c’est long, il fait froid, il fait noir, nous sommes malades, nous sommes grippés, nous avons de la misère des fois et c’est démontré dans les études qu’au niveau de la motivation et du décrochage, plusieurs avaient tendance à décrocher avant la relâche, donc on a décidé de créer ces journées de la persévérance pour ça, pour dire: Hey, on fête tout le monde qui veut rester avec nous et on tient à vous et vous êtes importants pour nous dans votre persévérance pis nous vous encourageons à continuer. Chaque geste compte!

Un diplôme, est-ce que ça vaut vraiment la peine de nos jours?
Quand on regarde le coûts associés aux taux de décrochages d’une personne dans les études cela peut couter jusqu’à 500 000$ à la société, pas par année, 500 000$ à la société pour UN individu qui décroche. Donc, dans une année complète, d’avoir un diplôme fait toute la différence parce que lorsqu’on est diplômés, on est plus conscients des autres, de la conscience communautaire. Ces jeunes vont payer davantage d’impôts, ils vont coûter moins cher au système de santé, ils iront voter, ils vont s’impliquer davantage dans la communauté en faite, donc ça va rapporter plus à la société. Par exemple, un individu qui est sur l’aide sociale ou qui gagne le salaire minimum, ne payera pas le même montant d’impôts ou pas d’impôts versus quelqu’un qui va gagner 40 000$ de revenus. Il va avoir un pourcentage d’impôts qui va être payé, qui va rapporter à la société, donc il va réinjecter de l’argent dans la société pour faire en sorte qu’on ait une société plus en santé aussi. Ils vont moins consulter dans les hôpitaux aussi parce que ces gens là vont avoir une meilleure hygiène de vie. Pour la personne qui obtient son diplôme, cela représente est avantage clé pour développer son employabilité. Déjà, juste avec le diplôme d’études secondaires, il augmente davantage sa capacité de se trouver un emploi ou des conditions meilleures que quelqu’un qui n’a pas de diplôme tout court. Quand on ajoute une qualification, soit d’un métier professionnel/ formation professionnelle, c’est encore plus facile pour cette personne-là et il va avoir des conditions encore plus interessantes aussi, donc on augmente notre bassin d’emplois intéressants quand nous sommes qualifiés, donc ça vaut vraiment la peine pour la personne elle-même. Dans mon rôle de conseillère, j’encourage toujours l’idée d’aller chercher le diplôme.

Est-ce que tu trouves cela important tous les programmes offerts pour les personnes ayant plus de difficultés scolaires?

Si l’élève est tanné d’avoir son DES, essaye de penser à aller chercher quelque chose au niveau d’une qualification, comme un DEP ou pour des élèves qui sont en difficultés, un métier semi-spécialisé. Cette voie est offerte à l’école à travers différents programmes, soit la Formation semi-spécialisée (FMS), le CFER, l’ÉPATE. Ces programme nous permettent d’aller raccrocher des jeunes, qui pour eux, l’école ce n’est pas facile et le contexte où ils doivent être assis toute la journée s’avère plus difficile. Là on est dans du concret et on va chercher une qualification, donc on devient déjà un petit peu plus employable ce qui facilite l’insertion au marché du travail et je crois que c’est très bien. C’est vraiment un coup de pouce pour ces gens là pour les raisons que j’ai expliquée, car ces jeunes sont en contact avec des milieux de formations professionnels, où est-ce que c’est du concret et ainsi ils ont un répit des bancs d’école traditionnels. Ils ont la chance de combiner les deux milieux ils vont chercher à la fois ce qu’il ont besoins pour le diplôme d’études secondaires et à la fois ce qu’ils ont besoin pour leur diplôme d’études professionnelles dans le domaine qui les intéresse. Les élèves du CFER vont également développer des aptitudes dans les stages, ils vont apprendre à bien se comporter avec un employeur, ils vont travailler à développer leurs compétences sur le marché du travail, mais à leur façon à eux, à leur couleurs à eux et ça va permettre après cela de faire des travailleurs qui sont capables de maintenir  un emploi, car ils auront eu les outils nécessaires. Le marché du travail en 2018 n’est pas facile, car les employeurs exigent de plus en plus une formation reconnue.

 

La persévérance scolaire est importante! Il ne faut pas lâcher et les différents programmes scolaires nous permettent de trouver notre voie!