« À La Ruche, ça pense plus loin que le bout de son nez »



Vendredi le 21 décembre, les étudiants de 5e secondaire de l’école secondaire de la Ruche ont livré des paniers de Noël aux familles plus démunies.

Une compétition entre les gars et les filles est organisée à chaque année pour amasser le plus de denrées non périssable. Les finissants sont ensuite responsable de la confection des paniers.

Dans le cadre du cours de français, les élèves avaient un slam à préparer et ont ensuite mis au défi leur enseignante, Isabelle Audet. « À la Ruche, ça pense plus loin que le bout d’son nez. Solidarité pour les moins nantis parce qu’on sait qu’on choisit pas la maladie, la misère au maximum du salaire minimum, la solitude, la charité, la pitié. À la Ruche, ça pense plus loin qu’le bout d’son nez. Solidarité pour ceux qui sont pogner pour quémander : « Monsieur, vous pouvez-tu m’aider ? Madame, ce serait tu trop d’vous demander ? » Ici, on l’sait.  Faque à la Ruche on ramasse, on amasse, on entasse, les gars, les filles, on s’surpasse pour les derniers de classe de la société, pour les recalés, pour les oubliés.  C’t’un grand cri du cœur de 145 justiciers du bonheur, qui aimeraient ben ça changer le monde, p’tit peu par p’tit peu, y mettre un peu de chaleur.»

Pourquoi ce projet est réservé aux jeunes de 5e secondaire?

Parce que les élèves de 5e secondaire ont la maturité nécessaire à la compréhension de tout le phénomène de la pauvreté. On espère que les élèves le font par solidarité. 

D’où vient l’idée?

L’idée est venue de Bruno Bisson. Quand il a pris sa retraite, Daniel Jobin a pris la relève. Lorsqu’il est devenu professeur d’histoire, au lieu d’enseigner la religion, JF et moi avons continué le projet. C’est un beau sujet de discussion, car c’est une belle occasion, pour les élèves, de s’impliquer et de se réunir autour d’un projet, ça crée un sentiment d’appartenance.

Racontez-nous une anecdote qui vous a marquée, lors de la distribution des années passés.

Il y en a plusieurs, mais c’est toujours touchant quand nous allons chez des élèves. C’est là qu’on se rend compte qu’on en côtoie de la pauvreté. Les gens sont toujours surpris de la quantité de nourriture qu’on apporte, ça nous prend plus d’un voyage. Ceux-ci sont très étonnés et émus, c’est vraiment des beaux paniers qui sont confectionnés à l’école.

Qu’est-ce que cette expérience t’a fait personnellement ?

En montant le dossier de la pauvreté avec les élèves, ça m’a permis de savoir beaucoup de chose que je ne savais pas ou que je savais mais pas avec tant de certitude ou de précision. Ça m’a sensibilisé à ce problème et m’a fait réaliser les jugements que je pouvais porter sans mauvaise intention. Je crois que cette action m’a permise d’être plus sensible, plus respectueuse et plus compréhensive.

Nous avons également eu la chance d’interviewer Daniel Jobin, qui est le responsable du fonctionnement des paniers de Noël depuis plusieurs années.

Pourquoi avez-vous décider de participer à ce projet, d’où est venue l’idée ?

En fait, l’idée était de faire un projet pédagogique pour les élèves de 5e secondaire, pour les sensibiliser à la pauvreté.  Cela fait 17 ans que j’ai pris ce projet en main et cela fait 35 ans qu’il existe.

Racontez-nous les anecdotes les plus populaires. 

Moi, je ne vais jamais les livrer, car c’est moi qui s’occupe de l’organisation. Il y a plusieurs anecdotes, à chaque année, raconter par les élèves. Par exemple, il y a des élèves qui utilisent leur voiture et il ne sont pas capable de se rendre à la destination, les conditions météorologiques ne sont pas très favorables. Il y a également aussi le moment où les jeunes rencontrent des personnes qu’ils connaissent ou des enseignants qui rencontrent des collègues de travail.

Pourquoi avez-vous décidé de vous impliquer dans l’organisation des paniers de Noël ? 

Il y a 17 ans, j’enseignais le cours de morale et religion et c’était intégré à mon cours. Tout ça avait un lien avec la morale et l’aide aux démunis. Après, Jean-François et Isabelle ont décidé de l’intégrer dans leurs cours.

Quelles sont les étapes du fonctionnement des paniers de Noël ?

Au début du mois de décembre, toute l’école vend des billets de tirage et l’argent sert à acheter la nourriture. Puis, il y a le cannethon. Toutes les boîtes de conserve que les jeunes ont amassées vont être utilisées pour faire les paniers de Noël. Puis, c’est avec l’argent que  je vais faire une grosse épicerie (viande, fruits et légumes…). Cette semaine, tous les élèves du cinquième secondaire vont faire les paniers de Noël dans leur cours de français, par la suite ils iront les livrer le vendredi 21 décembre.

Avez-vous tiré une leçon de cette expérience ? 

Absolument, les jeunes de cinquième secondaire sont très débrouillards et engagés, car c’est eux qui font les paniers de Noël. Ils ramassent beaucoup d’argent. À chaque année, c’est un succès et les gens sont très contents de les recevoir. Il n’y a pas eu une seule année où nous avons eu des problèmes.

Écrit par: Tamara Garneau et Chloé Pomerleau

 

 

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