Harper vs. Radio-Canada

  C-60 «accorderait au gouvernement fédéral un droit de regard sur la gestion des finances des sociétés d’État comme Via Rail, Postes Canada et… Radio-Canada», peut-on lire sur La Presse.

Si certains pensent que le projet de loi est tout à fait inoffensif, détrompez-vous! À l’instant où une personne ou un groupe de personnes en particulier détient un certain pouvoir sur les finances d’un média, celui-ci perd toute son indépendance… indirectement. En effet, personne ne dira aux journalistes quoi écrire, quelle ligne de pensée adopter ou quel sujet ils traiteront davantage et ceux qu’ils traiterons moins, mais ils feront tout ceci sous peine de perdre leur emploi. C’est se servir de la précarité du monde du travail pour manipuler l’information! Et manipuler l’information, c’est manipuler, à un certain degré, les jugements du public envers un sujet désigné.

Le lien avec Radio-Canada? C’est le premier média indépendant en importance au Canada. Étant une société d’État, Radio-Canada peut traiter de tous les sujets qu’ils désirent, sans restrictions. Bref, une critique envers un quelconque organisme, une quelconque personne ou un quelconque gouvernement, est tout à fait légal et personne ne peut faire de pressions pour changer les choses… Jusqu’au projet de loi C-60.

Pensez-y deux secondes: manipuler les finances, c’est manipuler l’information; manipuler l’information, c’est manipuler les intérêts et le jugement du public. Bref, les médias ont un pouvoir énorme. Adopter ce projet de loi reviendrait à laisser le gouvernement fédéral prendre les commandes du plus important média canadien afin qu’il puisse l’utiliser à leur avantage. Ne pensez-vous pas que toutes ces publicités et toutes ces campagnes au profit du gouvernement conservateur sont déjà assez présentes pour nous influencer? Il est capital d’avoir accès à au moins un média libre qui n’a pas de patron pour orienter la publication de l’information et ce média, c’est Radio-Canada. Et pour garder son indépendance, personne ne doit tenter de mettre le nez dans leurs finances ou ailleurs, pas même le gouvernement.

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