« La nostalgie; la fiancé des bons souvenirs qu’on éclaire à la bougie. »

C’est aujourd’hui que les souvenirs me reviennent. La dernière journée à la maternelle quand je quittais mes amies pour une autre école, la dernière journée du primaire quand je quittais quelques amies pour la grande école. Certes, une dizaine d’amis suivaient mes pas, mais l’autre dizaine, pas. Je croise dans les corridors de l’école les filles avec lesquelles je passais des midis entiers à rire, sans leur accorder plus qu’un sourire. Des filles avec qui j’ai vécu un voyage à l’étranger il y a 5 ans, des filles qui avaient soigneusement écrit les mots «on garde contact» dans mon minable petit cahier de finissants. Même si je sais qu’à l’âge qu’on avait et les leçons qu’on avait à apprendre influencent énormément ce qu’on avait à devenir, je ne peux m’empêcher de regarder de haut les amitiés que j’ai fondées tout au long du secondaire. Vais-je dériver des gens que j’aime comme j’ai fait à la petite école? J’ai une immense résignation envers la fin de mon secondaire. Et pourquoi encore? Il y a 3 semaines, je jouissais à l’idée d’en avoir enfin fini avec les histoires cul-cul du secondaire et les professeurs qui en demandent toujours (à notre avis) trop. Comment expliquer ce détournement de sentiment si soudain?
Tout va me manquer… courir après l’autobus jaune le matin jusqu’à la lueur de fierté dans les yeux des enseignants quand nous performons. Je croyais quitter ces murs avec le doigt d’honneur en l’air, sans regrets. J’aurais dû y penser deux fois. C’est en ce soir pluvieux que je réalise l’amplitude de l’étape que nous avons à franchir. Ce n’est plus les matières fastoches et les devoirs de 3 pages, dans moins de 3 mois je vais suivre des cours qui vont me permettre d’exceller plus tard dans le métier qui m’a choisi. Le métier? J’en suis vraiment rendu là? Oui, je vous entends vous dire «voyons, elle capote ben raide pour rien, elle n’est même pas rendue à l’université puis elle badtrippe ». Je vous l’accorde, il est peut-être un peu tôt pour réaliser ce genre de truc et être nostalgique au point d’en pleurer, mais je ne peux pas m’en empêcher. Je vois encore les finissantes l’an passé qui marchaient dans ces couloirs pour la dernière fois avec la voix fébrile. Je m’étais promis de profiter de ma dernière année au maximum, mais j’ai l’impression d’avoir négligé quelques trucs.
J’aurais dû essayer de connaître plus de gens, connaître l’histoire de chacun. Je sais, c’est presque impossible de se rapprocher auprès de 250 finissants, mais j’aurais quand même aimé ouvrir mes horizons à des gens complètement différents. Oh et les profs. Que dire des profs. J’ai toujours trouvé qu’une des meilleures choses à l’école est lorsque tu prouves au maximum à ton enseignant qu’il a bien fait son travail. Qu’il t’a fait grandir simplement en donnant son cours. C’est incroyable la marge de maturité qu’on atteint en une année. Nous étions déjà assez responsables de parcourir les rues de New York en quatrième secondaire, oui, mais la maturité qui m’impressionne est celle qui a évolué en écriture. J’ai fait plusieurs rencontres cette année grâce à elle, présence très accentuée chez certains. Je lis des textes parfois par hasard d’élèves de secondaire 5 et je me demande, voyons, est-ce qu’il/elle a vraiment 17 ans? C’est impressionnant le talent que beaucoup développent en cette dernière année.
Quand je repense à mon secondaire, je repense aussi à ce cours auquel j’ai passé une première année disons très spéciale. J’adorais le cours, mais je redoutais y aller puisque j’avais très peu d’amis dans le groupe. Généralement, j’arrive à bien socialiser avec les gens, mais cette classe-là était une classe de finissants. Je crois que je ne voulais simplement pas les déranger. Cette année par exemple, c’est complètement une autre histoire. Le cours de journalisme cette année m’a fait grandir. Il m’a fait réaliser que je vais en effet dans le bon métier et que je vais adorer ce que je fais plus tard. Si vous vous êtes rendus jusqu’ici dans ma lecture et vous avez encore une année ou deux à passer à La Ruche, je vous conseille très fortement ce cours optionnel. N’y pensez-y même pas deux fois, c’est le meilleur cours que l’école offre et je n’exagère même pas. Pas besoin d’être un expert en écriture ni en vidéo, le cours va vous aider à vous développer d’une façon dont vous ne pouvez même pas imaginer. Il nous a tous changés d’une manière ou d’une autre.
L’avenir. C’est tellement un grand mot. J’ai peur de quitter le secondaire, car j’ai peur de grandir. Dans moins de 4 mois, je serai majeure. Je serai jugée comme une personne ayant les capacités d’évaluer des situations d’un point de vue adulte. Adulte…? Déjà…? Il n’y a que 5 minutes, j’étais au McDonald pour fêter ma fête de 9 ans… Ce n’est pas possible… au rythme que ça va, dans une heure je vais être rendue à ma retraite avec des petits enfants qui courent partout. J’ai peur, mais je dois m’y faire. Aujourd’hui est la dernière journée de cours au secondaire et ce soir la remise des diplômes… Souhaitez-moi bonne chance, je vais faire mon possible pour ne pas exploser en pleurs.
Je dois conclure ce texte pour ne pas manquer le fameux autobus jaune, donc je vous souhaite à tous un très bel été et de la chance aux exams la semaine prochaine. Pour ma part, je quitte Magog pour 3 semaines cet été pour découvrir l’Europe. Je crois que ça va me faire amplement du bien, peut être vais-je même me découvrir là-bas.
C’est la dernière fois que je t’écris ma belle Piqûre, tu vas me manquer.
Merci à toi David pour tout, je parle pour l’ensemble de la classe quand je dis que nous t’adorons tous et que nous t’en devons tellement beaucoup.

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