Les trafiquants d’ivoire

Des scientifiques ont effectué des tests ADN sur des défenses (dents) d’éléphants qui auraient permis d’identifier d’importants cartels de trafic d’ivoire, aidant les enquêteurs à traquer certains des plus dangereux contrebandiers, ont annoncé les chercheurs mercredi.

 

source d’image : Géopolis.Francetvinfo.fr

Près de 40 000 pachydermes d’Afrique sont assassinés chaque année pour leurs défenses, qui sont vendues illégalement au sein d’un marché contrebandier évalué à des milliards de dollars.

Les trafiquants cacheraient l’ivoire dans des caisses métalliques de grandes dimensions, envoyés dans le monde entier, mais les contrôleurs n’en découvrent qu’un centième d’entre eux chaque année.

Les tests ADN effectués viennent ainsi à l’aide des contrôles policiers traditionnels, dont la portée limitée, comme nous pouvons lire dans le journal « Science Advances ».

Alors que pour la plupart des contrebandiers d’ivoire sont poursuivis pour seulement une unique saisie, ces tests ont pour but d’aider à relier un individu à plusieurs cargaisons, permettant alors de les juger pour leur crimes transnationaux, punis par des peines plus lourdes.

« Nous avons été capables d’identifier ce que nous pensons être les trois principaux cartels expédiant des défenses depuis l’Afrique », a déclaré à des journalistes l’auteur principal de cette étude, Samuel Wasser, un professeur de biologie à l’université de Washington.

Les trafiquants opèrent depuis Mombasa au Kenya, Entebbe en Ouganda et Lomé au Togo, aurait déclaré le professeur.

Les scientifiques ont exercé des tests ADN sur 38 prélèvements entre 2006 et 2015, afin de délimiter la provenance des défenses.

Ils ont réalisé que près de la moitié des défenses saisies étaient appairées, une « importante avancée », selon M. Wasser. En général, une des deux défenses manquait.

Les chercheurs ont également remarqué que deux cargaisons contenaient chacune une défense provenant d’un même éléphant qui passait fréquemment par le même port, généralement avec dix mois d’écart. La commercialisation de l’ivoire a été interdite en 1989 par la Convention sur le commerce international des espèces fauniques et florales menacées d’extinction (CITES).

Par : Josianne Blain et Sarah Cauvier